Le Maroc, trait d’union entre les mondes émergents

Aldala Lyaoum

Le Royaume continue sur sa lancée de diversification de ses partenariats, tout en élargissant le spectre de son ouverture sur de nouveaux espaces géopolitiques. D’ailleurs, pas plus tard que ce lundi 4 septembre, il s’est vu octroyer le statut de «Partenaire de dialogue sectoriel» auprès de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN).

Et ce, lors de la réunion, qui s’est tenue à Jakarta (Indonésie), des ministres des Affaires étrangères des membres de ce groupement. Ce dernier compte actuellement dix pays (Indonésie, Singapour, Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Brunei, Philippines, Laos et Birmanie) et pèse pas moins de 664 millions d’habitants, avec un PIB cumulé s’élevant à plus de 3.900 milliards de dollars, pour la période 2023-2024. Il s’agit de plus d’une zone dont la croissance moyenne est d’environ 5%. Mieux encore, selon différentes études, l’ASEAN est la troisième plus grande économie d’Asie, derrière la Chine et le Japon, et la cinquième à l’échelle mondiale.

Il s’agit aussi d’une communauté dont la création remonte à 1967, mue par la volonté de développer ses liens de coopération avec d’autres zones à l’international, notamment l’Amérique latine et l’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Ouest.

Or, quand on sait la nature des relations entre le Royaume et les pays sud-américains, qui vivent au rythme d’un renforcement de plus en plus marqué, l’on pourrait déceler que Rabat, de par sa situation géostratégique, pourrait jouer le rôle de pont entre l’ASEAN et les pays du MERCOSUR, mai aussi avec la Communauté andine.

Évidemment, le Royaume est le point d’entrée indiqué pour ces groupements politiques et économiques vers l’Afrique et l’Afrique de l’Ouest en particulier. Pas besoin de rappeler, en ce sens, la force des liens qu’entretient le Royaume avec sa profondeur africaine. La complémentarité sera donc de mise dans plus d’un domaine sur le principe gagnant-gagnant. Partant de là, il s’agit aussi d’une tribune en plus pour le Royaume pour défendre son intégrité territoriale et promouvoir ses intérêts économiques.

C’est dire qu’en octroyant ce statut au Maroc, l’ASEAN, qui devrait s’élargir à d’autres États candidats à l’adhésion, reconnaît le rôle du Royaume comme pôle de stabilité en Afrique et dans le monde arabe. Il est à rappeler, en outre, que l’accord de principe pour l’octroi de ce statut a été annoncé, en juillet dernier, lors de la 56e réunion des ministres des AE de l’ASEAN.

 

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