Séisme dans les élections législatives de Fès en raison de graves accusations de pots-de-vin : un ancien parlementaire accuse un haut responsable d’avoir reçu plusieurs millions de dirhams en corruption.
Une importante affaire de corruption secoue les élections législatives de 2021 à Fès, après que l’ancien député de la circonscription Fès-Sud, Rachid El-Fayiq, ait publiquement accusé un haut responsable de la Wilaya de Fès d’avoir reçu des millions de dirhams en pot-de-vin. El-Fayiq, également ancien président de la commune d’Ouad Tleib, affirme avoir déposé une plainte officielle auprès du parquet, en détaillant les activités présumées illicites.
Selon la plainte d’El-Fayiq, un montant total de huit millions de dirhams aurait été distribué à trois candidats afin de favoriser leur succès électoral. La plainte indique la répartition suivante : quatre millions de dirhams pour le premier candidat, et deux millions de dirhams chacun pour les deuxième et troisième candidats. En tant que preuve décisive, El-Fayiq demande la réalisation d’une enquête judiciaire approfondie sur les téléphones et dispositifs électroniques concernés, afin d’établir le contenu des conversations et enregistrements qui « documenteraient » ces transactions.
Ces accusations soulèvent de graves inquiétudes quant à d’éventuelles violations du cadre légal électoral marocain, notamment des articles 36 à 50 de la loi 57.11 relative aux listes électorales et à l’utilisation des ressources financières dans le cadre des campagnes électorales. L’article 36 criminalise le fait d’offrir ou de recevoir des pots-de-vin pour influencer le comportement des électeurs ou le résultat des élections. De plus, l’article 47 interdit l’utilisation de fonds ou de ressources publiques au profit d’un candidat ou d’un parti en particulier. Si ces allégations s’avèrent fondées, les personnes impliquées pourraient faire face à des peines de prison et de lourdes amendes.
Le juriste et activiste des droits humains, Mohamed El-Galouzi, président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics, appelle à une enquête judiciaire immédiate et exhaustive. Il recommande d’orienter la plainte vers le procureur général près la Cour d’appel de Fès, reconnu pour sa compétence dans le traitement des affaires sensibles. Il souligne l’importance cruciale d’appuyer le principe de responsabilité.
El-Galouzi affirme que la plainte révèle un modèle inquiétant d’abus de fonctions pour acheter des sièges, ce qui compromet directement l’intégrité du processus électoral et le transforme en un outil au service d’intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. Il insiste sur la nécessité de prendre des mesures concrètes et de ne tolérer aucune immunité face à de telles accusations, afin de préserver la confiance du public dans la transparence des élections et de faire respecter le principe « responsabilité sans exception.